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Questionnement de confinement : quel système pour demain ?

Camille Rutten

Depuis bientôt un mois, nous nous sommes tous retrouvés confinés chez nous du jour au lendemain. Fini les cours, fini les TDs, fini les journées bibli, fini les verres entre potes au cim’ d’ix. Aussi déplaisant qu’il puisse paraître au prime abord, ce confinement nous offre aussi l’opportunité de pouvoir se poser, regarder le monde autour de nous, de faire son autocritique et de se donner les moyens de ne plus répéter les erreurs du passé. Effectivement, la crise du coronavirus a encore une fois révélé au grand jour les limites de notre société néo-capitaliste et de la mondialisation.





Pour rappel, la dernière crise en date, la crise des subprimes qui a entraîné par après une crise bancaire et financière mondiale en 2007-2008, s’est soldée par une véritable boucherie au niveau social et humain : aggravation du chômage et de la pauvreté, exclusions sociales accrues et augmentation du nombre de suicides. Aujourd’hui, avec le ralentissement général de l’économie au niveau mondial, une nouvelle crise économique semble inévitable. En effet, les économies de chaque pays étant interdépendantes, le système économique mondial menace de s’effondrer à nouveau. Or, ce seront à nouveau les personnes plus précarisées qui risquent de devoir en payer le prix fort.


La crise sanitaire que nous vivons actuellement révèle encore une fois la fragilité de la mondialisation néo-libérale dans laquelle nous vivons. En effet, une simple épidémie en Chine ou un produit financier à risques de traders à New York provoquent un effet boule de neige qui finissent par impacter le monde entier. N’oublions pas non plus que c’est aussi cette mondialisation qui a permis une propagation si rapide et efficace du virus tant le flux de personnes et marchandises est élevé et ingérable.


Face à cette crise, nos dirigeants se montrent rassurants en promettant de prendre toutes les mesures nécessaires quoiqu’il en coûte. Seulement, vont-ils faire en sorte que ce genre de crise ne se reproduise plus ? En effet, la situation face à laquelle nous nous retrouvons aujourd’hui résulte au moins partiellement des politiques menées par nos gouvernements de ces dernières années. On s’efforce donc aujourd’hui de trouver des solutions aux maux générés par notre propre société. Dans le schéma actuel si nous ne changeons rien, il est certain que ce genre de crise économique et sanitaire sera amenée à se reproduire.


Que pouvons-nous donc faire pour contrer cette spirale infernale ?

La solution adéquate semble résider dans une décroissance économique. Ce concept est à différencier de la récession, généralement subie par le peuple, qui engendre un ralentissement de la croissance économique. Une décroissance est un principe à la fois politique, économique et social qui remet en question le principe libéral selon lequel l’augmentation des richesses conduit forcément au bien-être social pour privilégier une réduction de la production de biens et services ainsi que de leur consommation afin de préserver l’environnement et assurer l’avenir de l’humanité. Ce principe de décroissance induit donc aussi de facto un réajustement des disparités au niveau mondial, un démantèlement des grandes multinationales qui détruisent la planète, une déconstruction de l’Etat centralisé pour plus de démocratie et une décolonisation des territoires.


Cette crise est donc l’occasion pour nous de réfléchir à quel modèle de société nous souhaitons mettre en place au lendemain de la crise en passant par une remise en question globale de nos modes de vies à tout point de vue. C’est l’opportunité de constater et condamner cette société qui court sans cesse après la croissance et où l’on privatise les bénéfices et socialise les pertes. Nous avons aujourd’hui la preuve que le système néocapitaliste engendre des problèmes sans être capable d’y apporter les solutions adéquates. Aujourd’hui, nous avons la possibilité de promouvoir auprès de nos politiques un nouveau modèle plus raisonnable et plus humain pour notre avenir.


• Camille Rutten

 
 

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